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L’Avent : un temps pour se réveiller de notre sommeil hypnotique

P. Thomas Rosica

samedi 27 novembre 2010

Réflexion biblique pour le 1er dimanche de l’Avent, année A
- Dans son observance liturgique, la saison de l’Avent est consacrée à la venue de Dieu à la fin des temps lorsque Jésus régnera en tant que roi.
Ce temps est principalement une célébration de « la venue de Dieu » dans un triomphe suprême. Nos trois lectures des Écritures saintes pour le premier dimanche de l’Avent (année A) nous invite à adopter un emploi du temps dans lequel la parousie (la venue finale), qui paraît lointaine, empiète sur le moment présent.
Une vision inattendue du Salut
ADVENTLa première lecture, tirée du livre du prophète Isaïe (2, 1-5) nous fait frissonner aujourd’hui. Le prophète décrit une vision tout aussi belle qu’inattendue du salut, de la justice et de la paix universels, non pour Jérusalem et la Terre sainte uniquement, mais pour toute l’humanité :
Il arrivera dans l'avenir que la montagne du temple du Seigneur sera placée à la tête des montagnes et dominera les collines. Toutes les nations afflueront vers elle, des peuples nombreux se mettront en marche, et ils diront : ‘Venez, montons à la montagne du Seigneur, au temple du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ses chemins et nous suivrons ses sentiers. Car c'est de Sion que vient la Loi, de Jérusalem la parole du Seigneur’  (versets 2-3).
Dans le royaume messianique, les prophètes voient généralement le temple du Seigneur comme le siège de l’autorité et la source d’une doctrine claire et sûre; de plus, son règne est accepté volontairement par tous les peuples, il est maintenu par des sanctions spirituelles et il tend à une paix universelle. On retrouve ce même passage quasi inchangé  dans Michée 4, 1-3; bien que l’on n’en soit pas certain, on soupçonne Isaïe d’en être l’auteur.
Cette lecture du livre d’Isaïe sied bien au début du temps de l’Avent, car nous serons véritablement en pèlerinage durant les quelques prochaines semaines – accomplissant notre long et pénible cheminement vers le Seigneur afin de lui rendre hommage et de reconnaître dans l’Enfant de Bethléem jusqu’à quel point Dieu était prêt à aller pour nous montrer son amour.
Notre état hypnotique
Dans la seconde lecture, extraite de la lettre de saint Paul aux Romains (13, 11-14), l’Apôtre des païens dit que les chrétiens prétendent être un peuple du jour nouveau qui se lèvera avec le retour du Christ. Dans les versets 11 et 12, Paul exhorte les chrétiens de Rome à s’éveiller de leur sommeil... car notre « salut est plus près maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants »; la nuit est avancée, le jour est à portée de main. Rejetons donc les œuvres des ténèbres et revêtons l’armure de lumière.
Le mot grec pour désigner le sommeil est « hypnos » (verset 11); bien que nous ne puissions pas attribuer la pleine notion « d’être hypnotisé » à Paul dans ce texte, il n’en est pas moins vrai que nous pouvons devenir si accoutumés à la normalité du mal que nous vivions sous son emprise, comme hypnotisés par une puissance extérieure à nous-mêmes que nous ne pouvons ni discerner ni déloger nous-mêmes. Il est bon de nous demander durant l’Avent : « Quelles sont les états hypnotiques que nous vivons sans en être conscients? » Les  péchés de la « chair » (verset 14) ne sont pas que des péchés sexuels, mais toute chose qui s’oppose à l’œuvre donatrice de vie de l’Esprit et commencée en Christ. Au lieu de planifier les comportements nocturnes, il faudrait plutôt se concentrer sur une conduite qui soit conforme à un intérêt avoué pour le retour du Seigneur.
Au temps de Noé
Dans la lecture évangélique d’aujourd’hui, provenant de l’Évangile selon saint Matthieu (24, 37-44), les contemporains des Noé n’étaient pas préparés pour le déluge. Ils mangeaient, buvaient et se mariaient. Ils ne s’imaginaient pas qu’un événement surviendrait qui marquerait la fin des temps tels qu’ils les connaissaient. Les gens au temps de Noé étaient si pris dans leurs affaires quotidiennes qu’ils n’ont pas su prendre des précautions contre le déluge. Trois paraboles nous sont racontées pour nous rappeler la nécessité d’être vigilant – car la Seconde Venue n’a pas « d’heure d’arrivée estimée ».
Dans les versets : « Deux hommes seront aux champs : l'un est pris, l'autre laissé. Deux femmes seront au moulin : l'une est prise, l'autre laissée » (versets 40-41), on veut probablement signifier « être pris pour entrer dans le Royaume » et « être laissé pour être détruit ». Des personnes vivant une situation similaire seront traitées de façon distincte. Dans ce contexte, la discrimination entre elles sera basée sur leur état de préparation à la venue du Fils de l’Homme. Le thème de la vigilance et de la préparation se poursuit dans la comparaison audacieuse du Fils de l’Homme avec un voleur qui pénètre dans une maison (verset 42-44).
L’importance capitale du temps
Le temps est au centre de la célébration chrétienne de l’Avent. Cette période liturgique nous rappelle que le mystère de la foi ne sera pas complet tant qu’il n’y aura pas eu la Seconde Venue de Jésus. Nous vivons dans un entre-deux, entre le temps de la Résurrection-Ascension-Pentecôte et celui de la Parousie. Comment réagissons-nous face à cette question du temps? Le Christ nous a averti de la venue d’un tel événement. Nous ne pouvons pas dire : « Nous n’en avions aucune connaissance », comme les gens le disaient jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et en ferma la porte.
Nous devons nous tenir prêts et veiller. Tout comme la sonnerie d’alarme d’un système de sécurité éveille un propriétaire de maison, l’Avent éveille les chrétiens en danger de s’endormir dans leur vie. Si nous ne nous posons plus de difficiles questions et si nous ne recevons plus nos réponses de Dieu à travers les Écritures saintes, alors il est grand temps de se réveiller! L’Avent nous demande d’être conscients de nos responsabilités et de voir à ce qu’elles soient accomplies! L’Avent nous incite à prendre soin de nos relations interpersonnelles, à tendre la main aux nécessiteux, à chérir le don de la vie humaine et à trouver du temps pour la prière! La Seconde Venue devient alors un événement qui donne un but et de l’énergie à notre souffle et à notre pouls, ici et maintenant.
La venue du Christ
L’Avent ne change pas Dieu. L’Avent approfondit notre désir et notre anticipation que Dieu fera ce que les prophètes et les oints ont promis. Nous prions que Dieu cédera à notre besoin avide de voir et de sentir la promesse du salut, ici et maintenant. En tant que chrétiens, nous proclamons la venue du Christ – pas uniquement une première venue, mais une autre également, qui sera bien plus glorieuse que la première. La première s’est déroulée sous le signe d’une souffrance patiente; la seconde, au contraire, verra le Christ portant la couronne du Royaume de Dieu. En attendant, cependant, nous connaissons la douloureuse nécessité de la croix pour Jésus et pour tous ceux qui croient en lui.
La période «  enceinte »
Le samedi 27 novembre en soirée, veille de l’Avent cette année, Benoît XVI a célébré dans la basilique Saint-Pierre une « vigile pour toute vie humaine naissante », vigile qui coïncidera avec les vêpres du premier dimanche de l’Avent. Le Saint Père a dit : « La période durant laquelle nous nous préparons à Noël est un temps approprié pour invoquer la protection divine sur chaque être humain appelé à exister et pour remercier Dieu pour le don de la vie que nous avons reçu de nos parents. »
« Naissante » est un mot peu fréquemment utilisé dans notre vocabulaire quotidien. Bien qu’il se réfère clairement à la vie humaine à naître, ses autres significations englobent « prometteur », « croissance » et « plein d’espérance ». En entrant dans l’Avent, nos pensées se concentrent naturellement sur l’espérance et l’attente de la venue du Christ. Le Christ nous est venu d’abord sous la forme d’un enfant à naître, minuscule, vulnérable et ayant besoin de la protection et des soins de sa mère.
En nous conviant à cette vigile de prière mondiale, Benoît XVI nous invite à nous concentrer à la fois sur l’espoir et la promesse d’une vie nouvelle dans le Christ que nous célébrerons à Noël et sur la reconnaissance du triste fait qu’à travers le monde, on estime à environ 50 millions le nombre d’avortements effectués annuellement. Des vies sont tout simplement jetées à la poubelle. Tant de gens de nos jours sont véritablement devenus « hypnotisés » par cette réalité. Nous avons justifié nos raisons et nos moyens pour détruire la vie dans l’utérus parce que cela nous bouleverse et nous dérange, cela nous force à changer notre manière de vivre. Quels sont les états hypnotiques contre la vie humaine que nous vivons sans en être conscients?
Plus que tout autre moment de l’année, l’Avent est une période « enceinte ». Nous avons besoin d’un renouveau de foi et d’espérance sur le sens de la vie en tant que réflexion de Dieu. La juxtaposition de cette veillée de prière pour « la vie naissante » avec le début du temps de l’Avent est une coïncidence heureuse qui nous rappelle le merveilleux don de Dieu que représente chaque vie humaine.
Faire le point
En ce début d’un saint temps liturgique, un temps de désir et d’attente du Messie, faisons le bilan de la vie humaine et ne devenons pas comme les gens au temps de Noé qui étaient si pris dans leurs affaires quotidiennes qu’ils n’ont pas su prendre les précautions nécessaires contre le déluge. L’Avent  nous rappelle que ce n’est plus le temps du « business as usual ». Quelque chose de nouveau s’apprête à se produire.
Prions durant ces jours de l’Avent : puisse Dieu, le Père de la Vie, avoir pitié de tous ceux qui ont péché contre la vie. Puisse le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Jésus, qui nous a tricotés dans le ventre de notre mère, préserver de tout préjudice physique tous les nourrissons depuis le moment de la conception.
Puisse Jésus, Fils de Dieu et fils de Marie, qui a anobli toute vie humaine en se faisant chair dans le sein de la Fille de Sion, éclairer nos esprits pour que nous puissions voir la dignité de chaque vie humaine depuis ses premiers instants.
Puisse Jésus de Nazareth, qui a aimé les affligés, les malades, les êtres brisés et les endeuillés, renforcir les parents d’enfants à naître avec des handicaps et chérir le nourrisson confiés à leurs soins.
Puisse le Seigneur qui pardonne aux pécheurs chaque jour attirer à la repentance et au pardon tous ceux qui ont agi contre la vie humaine innocente; puisse-t-Il les guérir dans un épanchement de grâce.
Puisse le Seigneur d’Israël accroître notre désir pour le Christ notre Sauveur et nous donner la force de grandir en amour; que l’aube de sa venue puisse nous trouver nous réjouissant en sa présence et accueillant la lumière de sa vérité.
Dans l’attente de la Seconde Venue
En ce temps d’Avent, n’oublions pas les mots de saint Cyrile de Jérusalem :
À sa première venue, il était emmailloté dans des linges et couché dans une mangeoire; à sa seconde venue, la lumière sera sa tunique. À sa première venue, il a souffert la Croix, méprisant son infamie; à sa seconde venue, il sera dans la gloire entouré d’une armée d’anges. Ne nous arrêtons donc pas à sa première venue, mais attendons avec impatience la seconde.
Nous l’avons salué à sa première venue avec les mots : ‘Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!’ et nous le saluerons de même à sa seconde venue. Car nous irons à la rencontre du Seigneur et de ses anges et, nous prosternant devant lui, nous nous écrierons : ‘Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!
[Les lectures pour le premier dimanche de l’Avent sont Isaïe 2, 1-5; Romains 13, 11-14; Matthieu 24, 37-44]


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