Salt + Light Media Home
Salt + Light Media Menu
Salt + Light Media Home
Magnifying Glass
coverPhoto
Contenu Premium

Asset title

Asset description

–  PREVIEW  –
Pour une communication de qualité

P. Thomas Rosica

mardi 4 septembre 2012

Vingt-troisième dimanche du temps ordinaire - 9 septembre 2012
Isaïe 35,4-7a; Jacques 2,1-5; Marc 7,31-37
Dans ce magnifique poème biblique du livre d’Isaïe 35,4-7 (la première lecture d’aujourd’hui), le prophète annonce que la captivité babylonienne tire à sa fin. L’exode du peuple de Dieu, esclave en Égypte, est devenu un modèle qui invite à réfléchir sur le salut et un symbole du grand pèlerinage de la famille humaine vers Dieu. Le prophète Isaïe a fait la rencontre d’une communauté d’exilés abattus. Il réagit en leur rappelant des souvenirs joyeux de l’Exode hors d’Égypte.
Pourtant, un deuxième Exode se profile, symbolisé par la guérison accordée aux aveugles, aux boiteux et aux muets, et une vie nouvelle aux morts. Libéré et sauvé par Dieu, le peuple entier devra retourner, par le désert, sur sa propre terre, en un nouvel Exode. Selon la prophétie d’Isaïe, il n’y aura plus alors qu’une seule voie vers la sainteté, un chemin de pureté que les rachetés devront emprunter.
Au cœur du désert, des sources jailliront. La puissance rédemptrice de Dieu rejoint les personnes affaiblies afin de guérir tous les maux qui frappent l’humanité. Ainsi, Isaïe souligne les afflictions guéries par Dieu : « Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Alors, le boiteux bondira, et la bouche du muet criera de joie. »
Isaïe prédit cette vie nouvelle en abondance qui inspire chez Marc la guérison « d’un sourd-muet » (Marc 7,31-37). Dans l’Évangile de Marc, ce récit de la guérison du sourd-muet nous incite à prendre en considération certains points importants, dans le Nouveau Testament, sur la maladie et la souffrance. Les malades dans la Bible sont ceux qui sont déchus de l’état d’intégrité humaine. Jésus les guérit en les rétablissant dans un état normal, ainsi les lépreux sont purifiés, les aveugles voient, les muets parlent, etc.
Nous possédons peu d’information sur la façon dont Jésus accomplissait ses guérisons. Jésus n’a certainement pas fait de miracles d’un coup de baguette magique ou d’un claquement de doigt. L’homme guéri par Jésus était sourd et muet; il lui était impossible de communiquer avec les autres, d’entendre sa propre voix ou d’exprimer ses sentiments et de faire valoir ses besoins. Au moment de la guérison, Jésus pousse un soupir en lui touchant les oreilles. Ce qui nous indique qu’il s’unissait à la souffrance des gens, qu’il s’associait profondément à leurs malheurs pour en faire son propre fardeau.
« Ephphatha! Ouvre-toi! »
L’Église des premier temps admirait tellement la guérison miraculeuse du sourd-muet qu’elle lui accorda une place importante en incorporant ces gestes du Seigneur au rite du baptême des nouveaux chrétiens. Même aujourd’hui, le ministre du baptême met son doigt sur nos oreilles, touche le bout de notre langue et répète les paroles prononcées par Jésus : « Ephphatha! » c’est-à-dire, « Ouvre-toi! » Il a fait entendre les sourds et parler les muets.
On apprend par l’écoute
La vue se rapporte aux choses alors que l’ouïe a trait aux êtres humains. La vue est liée à la science, à l’observation et à l’objectivité. L’ouïe, l’écoute se rapporte aux relations personnelles et à la subjectivité. Quand je me sers de mes yeux pour voir des personnes ou des choses, je contrôle l’information qui m’arrive puisque je peux fermer les yeux si je le désire. Lorsque je lis les paroles de l’Écriture, je peux à tout moment m’arrêter de lire. Mais l’oreille est différente de l’œil. Il m’est impossible de me fermer les oreilles. La seule façon de ne plus entendre, c’est de quitter la pièce.
Nous découvrons les autres en entendant et en écoutant ce qu’ils ont à dire. La langue nous révèle ce qu’il y a de plus profond chez la personne, ce que la vue n’arrive pas à faire. Si nous voulons apprendre à connaître Dieu, nous devons écouter la Parole de Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit.
Lorsque nous lisons la Bible, entendons-nous ce qu’elle dit? La Bible ne nous dit pas de lire la Parole de Dieu, mais de l’entendre et de l’écouter. C’est la grande prière juive : « Shema Israël! Écoute Israël! » Quelqu’un d’autre doit lire la Parole pour que je puisse l’entendre et réellement la comprendre.
La foi biblique ne peut être individualiste, elle doit être communautaire. Parler et écouter exigent une soumission mutuelle. La soumission et le respect mutuels sont l’essence même de la communauté et la seule façon d’échapper à l’écoute, c’est de quitter la pièce, de sortir de la communauté et de s’en aller seul. Malheureusement, c’est le cas de plusieurs qui laissent la communauté de l’Église et prétendent ainsitrouver la liberté, l’autonomie et la vérité dans la solitude, loin de la communauté de foi.
Ce qu’ils trouvent, ce n’est pas la solitude mais plutôt l’isolement, l’égoïsme et un individualisme acharné. Écouter réellement suppose la soumission à l’autorité et l’adhésion à la communauté.
La surdité physique et spirituelle
Ces récits de guérison expriment le lien puissant et intime de Jésus à Dieu ainsi que sa grande compassion. Il guérit par des moyens physiques, par la parole et par le toucher. La surdité physique et la surdité spirituelle sont similaires, Jésus a fait face à la première avec l’homme qui était sourd de naissance et à la deuxième avec les pharisiens et les autres qui refusaient son message. Jésus se préoccupait non seulement des infirmités physiques, mais également des handicaps spirituels et de la surdité morale.
Notre société contemporaine a développé une surdité à la parole de Jésus mais ce n’est pas une surdité physique, c’est une surdité spirituelle causée par le péché. Nous sommes devenus si accoutumés au péché qu’il nous paraît normal et que nous sommes désormais sourds et aveugles à Jésus et ses appels quotidiens.
Si le sourd-muet est incapable de communiquer avec son voisin ou d’avoir avec autrui de bonnes relations, nous devons admettre que chacun de nous est sourd ou muet jusqu’à un certain point. Ce qui détermine la qualité de notre communication, de notre écoute et de notre parole, ce n’est pas le fait de parler ou de ne pas parler mais bien de parler ou de ne pas parler par amour.
Nous sommes sourds et aveugles lorsque nous faisons preuve de favoritisme ou de discrimination en raison du statut ou de la richesse des autres (voir Jacques 2,1-5). Nous oublions que la faveur divine repose sur le choix et les pro- messes de Dieu (Jacques 2,5).
Nous sommes sourds lorsque nous n’entendons pas les appels à l’aide qu’on nous lance et que nous préférons semer l’indifférence entre nous et nos voisins. Ce faisant, nous opprimons les pauvres et nous blasphémons le nom du Christ (Jacques 2,6-7).
Les parents sont sourds lorsqu’ils n’arrivent pas à comprendre les comportements dysfonctionnels de leurs enfants qui sont des demandes d’attention et d’amour.
Nous sommes sourds lorsque nous nous recroquevillons sur nous-mêmes de façon à nous fermer au monde extérieur par égoïsme, par fierté, par rancune, par colère, par jalousie et par incapacité de pardonner.
Nous sommes sourds lorsque nous refusons de reconnaî- tre les personnes qui souffrent autour de nous et que nous ignorons les situations évidentes d’inégalité, d’injustice, de pauvreté et les ravages de la guerre.
Nous sommes sourds lorsque nous refusons d’entendre les cris des enfants à naître, des vieillards vulnérables, des personnes handicapées et des malades chroniques alors que d’autres souhaitent mettre fin à leur vie en invoquant une miséricorde mal éclairée.
La surdité de Beethoven
Ludwig Van Beethoven (1770-1827), compositeur allemand et pianiste virtuose, était l’un des auteurs les plus appréciés de tous les temps. Mais ce que j’ignorais jusqu’à tout récemment, c’est qu’à 28 ans, Beethoven a commencé à perdre l’ouïe. La surdité de Beethoven lui a ouvert la porte à tout ce qui existe au-delà de ce qui peut être vu ou entendu.
Tout jeune, Beethoven avait senti l’unité entre la musique et Dieu. Il en avait conscience en composant. « Depuis l’enfance, mon cœur et mon esprit vibrent au doux sentiment de la bienveillance. J’ai toujours aspiré à accomplir de grandes choses. » Dans plusieurs de ses lettres, Beethoven exprime son désir de servir Dieu et l’humanité en partageant sa musique. « Dieu tout-puissant, vous qui pouvez voir dans mon cœur... vous savez qu’il est rempli d’amour pour l’humanité et du désir de faire ce qui est bien. »
La vie de Beethoven est un paradoxe. D’un côté, elle a été assombrie par la surdité mais, de l’autre, son intuition spirituelle transparaît dans sa musique.
Aujourd’hui, puisse la parole de Jésus au sourd-muet s’adresser encore une fois à chacune et chacun de nous : Ephphatha! Ouvre-toi! Puissent nos oreilles, nos yeux et nos cœurs s’ouvrir à l’Évangile!
Pour commander votre exemplaire de « Paroles faites chair, volume 2, année B », qui contient toutes les réflexions pour l’année B, visitez le site web du Service des éditions de la Conférence des évêques catholiques du Canada.


À lire aussi

Catégories: Réflexion biblique

Étiquettes : Église catholique, catholique, Réflexion biblique, Thomas Rosica

Le Christ, roi de nos âmes

vendredi 19 novembre 2021

Benjamin Boivin

Être un disciple du Christ, c'est prêter un serment d'allégeance au Roi des rois. Lorsque nous le faisons, faisons-le de manière très concrète, avec tout ce que cela implique.

Une vie qui suscite la louange de Dieu

jeudi 4 novembre 2021

Marie Anne Torres

Lorsque nous vivons pleinement notre foi, nos actions, même les plus humbles, peuvent conduire d'autres vers Dieu.

Crucifié non pas pour condamner mais pour sauver : le don de Vendredi saint

mercredi 12 avril 2017

Julian Paparella

Une réflexion sur la Passion de notre Seigneur Qu’est-ce que nous célébrons le Vendredi saint ? Pourquoi nous attardons-nous à la Passion du Christ chaque année au lieu de sauter directement dans la joie de la résurrection ? Ne savons-nous pas que Jésus est ressuscité ? Souffrons-nous d’ amnésie annuelle, en nous remémorant les mêmes évènements sans arrêt ? […]

Chasser l’aveuglement : retrouver la vue dans la lumière du Christ

vendredi 24 mars 2017

Julian Paparella

Une réflexion pour le quatrième dimanche du Carême Il est difficile d’imaginer à quel point la vie serait différente si nous étions nés aveugles. Comment fonctionnerions-nous ? Comment percevrions-nous le monde ? Mais est-ce que la cécité physique est la seule sorte d’aveuglement ? S’agit-il du pire type d’aveuglement ? Le quatrième dimanche du Carême nous montre que ce […]

Le don de Dieu : la rencontre qui désaltère

jeudi 16 mars 2017

Julian Paparella

Une réflexion pour le troisième dimanche du carême Nous avons tous un aspect de nous-mêmes que nous souhaiterions différent. Quelque chose en nous que nous souhaitons autre. Souvent cet aspect est une source de honte, de peur, de regret ou d’embarras. C’est quelque chose qui nous rend malheureux et que nous aimerions voir disparaître. Nous […]

SUPPORT LABEL

Recevez nos infolettres
Recevez nos infolettres
2025 © Fondation Catholique Sel et Lumière Média
Numéro d’enregistrement d’œuvre de charité : 88523 6000 RR0001
EN | CH