Des milliers de Nord Américains se rencontreront de nouveau à Washington, DC ces jours-ci pour défendre les êtres humains qui ne sont pas encore nés.
Que signifie être «pro-vie » ?
Etre « pro-vie » de manière active c'est contribuer au renouvellement de la société à travers la promotion du bien. Il est impossible de répandre le bien commun sans toutefois affirmer et défendre le droit à la vie, droit sur lequel reposent et se fondent tous les droits inaliénables des individus et à partir duquel ils se développent. La vraie paix ne peut exister que lorsque la vie est défendue et promue.
Rappelons nous les paroles prophétiques de Paul VI: « Chaque crime contre la vie est une attaque contre la paix, spécialement si elle s'attaque à la conduite morale des personnes. Cependant, là où les droits des êtres humains sont vraiment professés et publiquement reconnus et défendus, la paix devient le climat jovial et opératif de la vie au sein de la société .» L'avortement est, sans aucun doute, la blessure la plus grave infligée, non seulement sur les individus et leurs familles - qui sont sensées fournir le sanctuaire de la vie, mais aussi sur les sociétés et leur culture, par les mêmes personnes qui devraient être les agents promoteurs et les défenseurs de la société. Nous ne devrons jamais perdre de vue les atrocités commises contre les êtres pas encore nés de même que ce qui n'est pas dit et qui est très rarement avoué de la souffrance et de l'agonie persistantes vécues par les personnes qui ont enduré des avortements.
Je connais la tragédie de l'avortement et les bonnes oeuvres de nombreuses personnes engagées dans le mouvement Pro-vie, qui s'acharnent pour prévenir cette tragédie. Toutefois, un focus sur l'avortement en tant qu'arbitre de ce qu'être pro-vie a considérablement condensé notre discours national sur les valeurs morales sur la place publique. Les gens qui se disent catholiques fervents, qui croient avoir toujours raison, et qui sont aveuglés par leur propre zèle et leur bonté, ont arrêté de supporter la cause même que nous devons tous défendre avec chaque once d'énergie dans notre chair et nos os. Leur fureur vicie leurs efforts.Serait-ce possible que certains parmi nous soient découragés ou répugnés par des définitions, voire, des comportements de certaines gens qui se disent pro-vie, et qui, par ailleurs, manifestent une vision trop bornée ? L'Église catholique offre un enseignement consistant sur l'inviolabilité, la sacralité et la dignité de la personne humaine : une vision parfaite de 20/20 pour laquelle nous devons lutter chaque jour si nous nous déclarons pro-vie. L'opposition à l'avortement et à l'euthanasie ne justifie pas l'indifférence pour ceux qui souffrent de pauvreté, de violence et d'injustice. Nous devons lutter pour avoir une vue intégrale, et non pas bornée.
Ce qui est encore plus troublant, c'est ceux qui se disent de gauche, toujours champions des droits humains et civils, qui respectent et soutiennent la dignité et la liberté d'autrui. Ceci inclut sans doute la protection des droits des individus, ainsi que les efforts du gouvernement pour prendre soin des personnes faibles, malades et démunies. Pourquoi donc l'extension aux êtres humains à naître comme droit humain à la vie, ainsi que l'opposition à la culture de la mort, ne sont-elles pas des thèmes principaux de la gauche ? Il est impératif qu'elles le soient, car elles constituent indubitablement une affaire de justice et de droit des êtres humains.
Nous ne pouvons ignorer l'autre grand défi qu'affronte l'humanité aujourd'hui - la question sérieuse de la mort par compassion, que d'aucuns appellent parfois euthanasie, qui n'est plus présente dans des cas abstraits et des théories. Cette question concerne les gens ordinaires et est débattue, non seulement au Congrès, au Sénat ou au Parlement, mais aussi à table et dans les milieux scolaires. Les populations vieillissantes, notamment en Occident et les forces actives qui en résultent, sont désormais en train de créer une force qui propulse le marché vers l'euthanasie. Jean Paul II écrivait : « Le droit de mourir cèdera inévitablement au devoir de mourir. » La question touche l'essence de ce que l'on est et ce que l'on croit. L'euthanasie doit être appelée compassion erronée et mal-conseillée. La vraie compassion mène au partage de la souffrance de l'autre, et non pas à tuer la personne dont la souffrance nous est insupportable.
Promouvoir le bien commun
Quelle que soit l'opposition à la vie en soi, tel que n'importe quel genre de meurtre, génocide, avortement, euthanasie, ou autodestruction délibérée ; quelle que soit la chose qui viole la dignité de la personne humaine, tels que la malnutrition, les tourments infligés sur le corps humain ou sur l'esprit, qui tentent de contraindre la volonté dans son essence ; tout ce qui insulte la dignité humaine tels que les conditions sous-humaines de la vie, l'emprisonnement arbitraire, la déportation, l'esclavage, la prostitution, le trafic de femmes et d'enfants, les conditions ignobles de travail où les gens sons traités comme des instruments de gain, plutôt que des personnes libres et responsables. Toutes ces choses et bien d'autres, empoisonnent la société humaine.
Il est impossible de promouvoir le bien commun sans pour autant reconnaître et défendre le droit à la vie, sur lequel se fondent et à partir desquels se développent tous les autres droits inaliénables des individus. La vraie paix ne pourrait exister que si la vie est défendue et promue. Dans son encyclique, Caritas in Veritae (La vérité dans la charité), le pape Benoît XVI vise clairement la dignité et le respect pour la vie humaine : « L'ouverture à la vie est au centre du vrai développement. Lorsqu'une société tend vers le déni ou la suppression de la vie, elle finit par ne plus retrouver la motivation et l'énergie nécessaires pour lutter pour le vrai bien de l'être humain. Si l'on perd la sensibilité personnelle et sociale envers l'acceptation d'une nouvelle vie, alors d'autres formes d'acceptation valeureuses pour la société se flétrissent aussi. »
Engager la culture autour de nous
Etre pro-vie ne nous donne pas le droit et l'autorisation de dire et faire ce que bon nous semble, ni de diffamer, condamner et détruire d'autres êtres humains qui ne partagent pas nos points de vue. Nous ne devons jamais oublier les principes de la civilité, de la charité évangélique, de l'éthique, et de la justice. Jésus est venu pour engager la culture des ses contemporains, et nous devons, à notre tour, engager notre culture. Nous devons éviter la détérioration de notre vision, voire, la myopie qui afflige souvent les personnes de bonne volonté qui sont aveuglées par leur propre zèle et sont incapables d'avoir une vision complète de la situation. Etre pro-vie n'est pas une activité désignée pour un parti politique ou pour une partie spécifique du spectre. C'est une obligation pour tout le monde : gauche, droite et centre ! Donc, nous sommes pro-vie, nous devons interpeller la culture qui nous entoure, et non pas la maudire. Nous devons voir les autres comme Jésus les voit, et nous devons les aimer, même ceux qui s'opposent à nous. Etre pro-vie de nos jours, est véritablement prophétique, et engendrera un développement authentique et une paix durable.
Prions ensemble cette prière pour la vie:
Père Eternel, Source de Vie,
Fortifie-nous de ton Esprit Saint
afin de recevoir l'abondance de la vie que tu nous as promise.
Ouvre nos coeurs afin de voir et désirer
la beauté de ton dessein pour la vie et l'amour.
Transforme notre amour en un amour généreux, qui donne de soi
pour que nous puissions être bénis avec la joie.
Donne-nous une confiance absolue en ta miséricorde.
Pardonne-nous de ne pas avoir accueilli ton don de la vie
et guéris-nous des effets de la culture de la mort.
Instille en nous et en tous les gens la révérence pour chaque vie humaine.
Inspire-nous et protège nos efforts au nom des êtres les plus vulnérables,
ceux qui ne sont pas encore nés,
des malades et des personnes âgées.
Nous te le demandons au nom de Jésus,
Qui, par Sa Croix, renouvelle toute chose. Amen
Notre Dame de Guadeloupe, prie pour nous.