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Sainte Marie-Madeleine: l’Apôtre des apôtres

P. Thomas Rosica

dimanche 22 juillet 2018

On croit souvent que Marie-Madeleine, Marie de Béthanie (sœur de Marthe et de Lazare) ainsi qu’une femme pénitente anonyme qui a oint les pieds de Jésus (Lc 7, 36-48) sont la même personne. Si nous ajoutons à cela la déclaration de l’évangile de Luc selon laquelle Jésus chassa sept démons de Marie-Madeleine, on comprend pourquoi est née l’opinion selon laquelle elle était une prostituée. En réalité, nous ne connaissons rien de ses péchés et de ses faiblesses. Il pourrait s’agir d’une maladie physique inexplicable, d’une maladie mentale ou de quelque chose qui l’empêchait de vivre en plénitude de corps et d’esprit. Marie-Madeleine est mentionnée dans les évangiles comme faisant partie des femmes de Galilée qui suivirent Jésus et les disciples. Elle fut également présente à la crucifixion, à l’ensevelissement, et se rendit à la tombe, le matin de Pâques, pour oindre le corps de Jésus.
Dans son évangile de Pâques aussi intime qu’émouvant, on nous amène à la scène où, à l’aube, Marie-Madeleine pleure sa peine devant la tombe de Jésus. Jean ne nous renseigne pas sur le moment où elle arriva au lieu de l’enterrement (Jn 20, 11- 18). Elle y est, tout simplement. L’accent est plutôt mis sur ses larmes irrépressibles et son deuil. Lorsqu’elle se pencha pour regarder dans le tombeau, elle vit des anges. Ils étaient assis, probablement sur le rebord du lieu de sépulture, aux deux extrémités des vêtements funéraires, là où avait été placé le corps de Jésus.
Dans les Écritures, lorsqu’une personne rencontre un ange, cette personne est fréquemment prise de peur ou de terreur. Jean ne mentionne pas si Marie a éprouvé l’un ou l’autre de ces sentiments. Réalisant sa tristesse et son deuil, les anges ne la surprennent pas avec de bonnes nouvelles, mais lui posent plu- tôt une question qui permet de mettre des mots sur son chagrin et ainsi de trouver la guérison. Les anges lui demandent avec grande compassion : « Femme, pourquoi pleures-tu? » (Jn 20, 13). Cela contraste beaucoup avec l’annonce triomphante de la Résurrection rapportée dans les autres récits évangéliques du tombeau vide (Mt 28, 5-6; Mc 16, 6-7; Lc 24, 5-7). La réponse de Marie (verset 13) montre qu’elle est totalement obnubilée par la disparition du corps de Jésus. Même s’il est mort, il est toujours son Seigneur et elle lui est toujours loyale. Lorsqu’elle dit aux anges qu’elle ne sait pas « où ils l’ont mis », il est possible qu’elle pense que Joseph d’Arimathie ou les amis de Jésus aient pu déplacé son corps vers une tombe permanente. Sa réponse permet aux anges d’annoncer à Marie la Bonne Nouvelle, mais ils sont interrompus par l’apparition soudaine du Seigneur ressuscité!
Marie le voit, mais ne réalise pas qu’il s’agit de Jésus (verset 14). Sa propre tristesse et son deuil l’empêchent de créer un lien entre tous ces détails : les vêtements, la présence des anges, l’absence de corps. L’objet réel de ses préoccupations, Jésus, se tient devant elle, mais, aveuglée, elle est incapable de le reconnaître. De profondes émotions ont cet effet sur nous. Cette incapacité de Marie à le reconnaître, typique des rencontres avec Jésus (Mt 28, 17; Mc 16, 12; Lc 24, 16; 37; Jn 21, 4), semble être causée par la nature du corps ressuscité de Jésus.
Lorsque Jésus l’appelle par son nom, Marie se tourne et lui dit, en hébreu :
« Rabbouni! (c’est-à-dire : Maître.) [...] — Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie-Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur! » et elle raconta ce qu’il lui avait dit (Jn 20, 15-18).
Marie fit donc un voyage court en apparence, mais avec de bouleversantes ramifications. Grâce à son message et à sa mission incroyables, elle fut, avec raison, nommée par l’Église primitive Apostola apostolorum (l’Apôtre des apôtres), car c’est elle qui a été la première à voir le Seigneur ressuscité et qui a annoncé la Résurrection aux autres apôtres.
Jésus vivait dans une société centrée sur les hommes, où les femmes étaient considérées comme des objets de propriété : d’abord de leur père, ensuite de leur mari. Elles n’avaient pas le droit de témoigner et ne pouvaient étudier la Torah. Dans cette atmosphère restrictive, Jésus acceptait les femmes. Il les respectait, les honorait et tenait leur amitié en grande estime. Il voyageait avec elles, les touchant et les guérissant. Il les aimait et leur permettait de l’aimer. Chez lui, il n’existait aucune dis- crimination. Pour Jésus, femmes et hommes étaient également capables de toucher, vivre et annoncer aux autres les réalités hautement spirituelles de la religion.
En 2016, le pape François a annoncé que la mémoire litur- gique de sainte Marie-Madeleine, commémorée le 22 juillet, serait élevée au rang de fête, comme l’est la mémoire liturgique des autres apôtres. La très belle préface dédiée à cette fête montre bien la mission extraordinaire de Marie-Madeleine d’annoncer la Résurrection au monde entier :
Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,
de t’offrir notre action de grâce toujours et en tout lieu à toi,
Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur.
C’est lui que Marie-Madeleine accompagnait lorsqu’il annonçait
la Bonne Nouvelle à travers villes et villages.
C’est lui dont elle parfuma les pieds d’un baume
précieux, et qui, par ce geste prophétique,
annonça l’ensevelissement au tombeau.
C’est lui qu’elle suivit fidèlement jusqu’au Calvaire,
qu’elle vit mourir sur une croix et déposer dans un tombeau.
C’est lui, toujours, qu’elle a reconnu, vivant, ressuscité,
dans la lumière du matin de Pâques,
et c’est de lui qu’elle reçut la mission d’annoncer aux disciples
qu’il montait vers toi, son Père et notre Père.
C’est pourquoi, avec les anges et les archanges
avec les puissances d’en-haut et tous les esprits bienheureux,
nous chantons l’hymne de ta gloire et sans fin, nous proclamons :
Sanctus ! ...
Extrait du livre:
«  Reste avec nous: Méditations sur le Christ ressucité »
Thomas Rosica, C.S.B.
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