Aujourd’hui je voudrais faire une petite réflexion sur les symboles de la lumière et de l'espérance qui marquent la fête juive de Hanoukka, et notre temps chrétien de l'Avent qui prépare à la naissance de Jésus, le Messie. Pour comprendre cette fête juive des lumières qui commence ce soir, il faudra connaître une partie de l’histoire douleureuse du peuple juif.
En 175 avant le Christ, Antiochus IV monte au pouvoir en Syrie. Antiochus se considère comme le représentant de la culture grecque (hellénistique) qu'il veut répandre dans tous les pays de son Empire. Il veut faire de Jérusalem une ville grecque. Il promulgue des décrets contre la religion juive: il interdit l'observance du Shabath, la circoncision et l'étude de la Torah.
Dix ans plus tard, en 165, Yehouda Maccabi frappe l'armée d'Antiochus et libère Jérusalem. Il purifie le Temple et rétablit les sacrifices. Au vingt-cinq du mois de Kislev, les Juifs inaugurent le Temple et offrent le premier sacrifice à l'Eternel sur un nouvel autel. La fête de l'inauguration du Temple dure huit jours.

Donc la raison essentielle de l'institution de la fête de Hanouka est la victoire d'Israël contre les Grecs. Cependant, pour que ce miracle ne soit pas considéré seulement comme une victoire humaine ou politique, mais aussi comme l'oeuvre de la Providence, on célébra le miracle au moyen des lumières de la Menora, à savoir que tout est miracle, la victoire y comprise. La lumière a vraiment vaincu les ténèbres.
A la fête de Hanouka et durant le temps de l’Avent, il y a un appel commun aux Juifs et aux Chrétiens à s'engager à nouveau à apporter la lumière de Dieu aux Nations, et à se reconnaître mutuellement comme partenaires dans la construction du Royaume de Dieu.
Commençons par travailler ensemble à protéger les valeurs humaines les plus importantes menacées par un monde en continuelle transformation. Et en premier lieu vient le droit à la vie, à préserver de la conception à la mort naturelle. Parce que la vie vient de Dieu et c'est à lui qu'elle doit retourner, quand il veut. La vie est le précieux don de Dieu, la condition de tous ses autres dons divins. Vient ensuite la dignité de la personne humaine, et les droits qui en découlent. La justice sociale, la paix, et la liberté sont des valeurs majeures nécessaires à une vie digne d'êtres humaine, une vie qui glorifie le Dieu qui l'a créée.
Nous, chrétiens, nous croyons que Jésus est le Messie promis qui est venu, mais nous savons aussi que son royaume messianique de justice, d'amour et de paix n'est pas complètement réalisé. C'est la vocation et la mission sacrée de l'Eglise, ainsi que celle du Peuple juif, de proclamer et de préparer le monde à la venue du Royaume de Dieu qui n'est "pas encore".
Prions Dieu en disant: "Que ton règne vienne!" Par les prophètes, Dieu a confié au peuple juif la mission d'être une lumière pour les nations. A nous, chrétiens, il a demandé d'apporter au monde la lumière du Christ. Comme le pape Jean-Paul II nous l'a enseigné avec insistance, à travers ses paroles et ses gestes au cours de ces 26 dernières années, rien ne pourra jamais plus nous séparer de la profonde communion qui unit juifs et chrétiens.
N'oublions jamais que c'est Dieu la source, le créateur, donneur de lumière, et que nous sommes ceux qui ont reçu un don si grand. Le "tikkun ha’olam", "la guérison du monde", sa réparation, restauration, et rédemption, affirme la responsabilité des croyants: cela dépend de notre commun témoignage.