Salt + Light Media Home
Salt + Light Media Menu
Salt + Light Media Home
Magnifying Glass

–  PREVIEW  –
Aimer signifie agir à l’instar du bon samaritain

P. Thomas Rosica

Wednesday, July 10, 2013

McGivney-croppedRéflexion biblique pour le 15e dimanche du temps ordinaire C
L’histoire du bon samaritain dans la lecture d’aujourd’hui [Luc 10, 25-37] constitue une des paraboles les plus précieuses de la Bible. Durant mes années d’études en Terre sainte, malgré les innombrables voyages périlleux et pourtant spectaculaires que j’avais effectué de Jérusalem a Jéricho, je me retrouvais toujours en train de méditer l’histoire provocatrice de Luc.
L’histoire de Luc porte un message percutant, car elle évoque la puissance de l’amour qui transcende tous les principes et « transforme » en voisin/e une personne parfaitement étrangère. La parabole est personnelle, puisqu’elle décrit avec une simple profondeur la naissance d’une relation humaine qui possède une dimension personnelle et physique, et qui transcende les tabous culturels et sociaux, pendant qu’une personne cicatrise la blessure d’une autre. Cette parabole est pastorale,parce qu’elle est remplie du mystère d’amour et de soin qui est l’essence même des meilleures vertus des êtres humains. L’histoire est essentiellement pratique, puisqu’elle nous incite à dépasser toutes les barrières de la culture et de la communauté, d’aller de l’avant et de faire de même !
Examinons cette parabole de Luc de plus près. L’expert juridique qui répond a la contre question de Jésus est sans doute un homme bon et honnête. Les paroles de l’expression, « voulait se justifier » pourraient souvent représenter l’avocat en train de rechercher un point faible afin de démontrer sa propre valeur. En fait, l’avocat désire s’assurer avoir bien compris ce que l’expression « amour du prochain » implique réellement. En réponse à la question posée par cet expert juridique juif concernant l’héritage de la vie éternelle, Jésus illustre la suprématie de l’amour sur le légalisme à travers cette parabole.
Le prêtre et le Lévite [vv. 31-32] sont des représentants religieux du Judaïsme qui étaient présumés se comporter comme des modèles exemplaires de « voisin » envers la victime qu’ils croiseraient sur leurs chemin. Les Lévites étaient supposés avoir un zèle particulier pour la loi. L’identité du « prochain » demandée par l’expert juridique s’avère être celle d’un Samaritain, l’ennemi du Juif. Les Samaritains étaient haïs par le groupe discriminateur des avocats. À la fin, l’avocat n’est même pas en mesure d’avouer que c’était le Samaritain qui éprouvât de la compassion. Il eut recourt a la description, « Celui qui l’a traité avec compassion. »
La compassion n’est pas un sport de salon
Agir avec compassion signifie souffrir avec les blessés et les souffrants, partager leur peine et leur agonie. La compassion ne nous laisse pas indifférents ou insensibles à l’égard de la peine de l’autre, mais fait appel à la solidarité avec les souffrants. C’est ainsi que Jésus, le Bon Samaritain par excellence, manifeste sa compassion. Parfois nous pouvons nous comporter comme le prêtre et le scribe qui, à la rencontre de l’homme blessé, sont passés outre, de l’autre côté de la rue. Nous pouvons devenir des spectateurs muets, peureux de nous impliquer et de nous salir les mains.
La compassion requiert que nous sortions de nous même en tendant la main à ceux qui sont dans le besoin. Cela signifie que nous nous salissions les mains, voire notre réputation. L’indifférence est pire que l’hostilité. La personne hostile reconnaît au moins la présence de l’autre alors qu’elle y réagit violament ; par ailleurs, la personne indifférente ignore l’autre personne et la traite comme si elle n’existait pas. C’est ce genre d’indifférence et de manque de sensibilité, qui sont manifestées par le prêtre et le Lévite qui sont passés de l’autre cote de la rue, laissant ainsi le voyageur blessé et agressé, totalement seul.
Le Bon Samaritain nous montre le vrai sens de la compassion et de l’engagement. Il aurait pu passer outre, de l’autre côté. Il aurait pu garder son cœur ferme et refuser de répondre au besoin sincère. Mais il s’est arrêté et s’est agenouillé à cote de l’étranger qui souffrait. À ce moment précis, un « voisin » était né. Quiquonque s’arrête pour venir en aide à une personne souffrante, quelque soit la forme de cette souffrance, est un/e bon Samaritain/e. L’arrêt l’abaissement et l’agenouillement au près des personnes souffrantes, ne s’effectuent pas en guise de curiosité mais par amour. La compassion du Samaritain l’a amené à effectuer toute une série d’actions. Tout d’abord, il lui a soigné ses plaies, puis il a accompagné l’homme blessé à une auberge pour en prendre soin davantage et, avant de quitter, il a payé le maître d’auberge la somme due afin d’accommoder ce dernier. [vv. 34-35].
Aimer signifie agir en suivant l’exemple du Bon Samaritain. Nos savons que Jésus, lui-même est le Bon Samaritain par excellence ; Bien qu’il soit Dieu, il n’a pas hésité à rendre sa divinité humble au point de devenir humain et de sacrifier sa vie pour nous. Voilà qu’après plus de deux mille ans depuis la première narration de cette histoire, cette dernière continue à transformer les gens profondément. Elle nous apprend le vrai sens de la compassion, de l’engagement et de communion avec les autres.
Le concept du prochain
Dans sa Lettre Encyclique de 2005 intitulée « Deus Caritas Est » (Sur l’Amour Chrétien), #15, le pape Benoît XVI écrit :
La parabole du bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37) permet surtout de faire deux grandes clarifications. Tandis que le concept de “prochain” se référait jusqu’alors essentiellement aux membres de la même nation et aux étrangers qui s’étaient établis dans la terre d’Israël, et donc à la communauté solidaire d’un pays et d’un peuple, cette limitation est désormais abolie. Celui qui a besoin de moi et que je peux aider, celui-là est mon prochain. Le concept de prochain est universalisé et reste cependant concret. Bien qu’il soit étendu à tous les hommes, il ne se réduit pas à l’expression d’un amour générique et abstrait, qui en lui-même engage peu, mais il requiert mon engagement concret ici et maintenant.
Cela demeure une tâche de l’Église d’interpréter toujours de nouveau le lien entre éloignement et proximité pour la vie pratique de ses membres. Enfin, il convient particulièrement de rappeler ici la grande parabole du Jugement dernier (cf. Mt 25, 31-46), dans laquelle l’amour devient le critère pour la décision définitive concernant la valeur ou la non-valeur d’une vie humaine. Jésus s’identifie à ceux qui sont dans le besoin: les affamés, les assoiffés, les étrangers, ceux qui sont nus, les malades, les personnes qui sont en prison. «Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 40). L’amour de Dieu et l’amour du prochain se fondent l’un dans l’autre: dans le plus petit, nous rencontrons Jésus lui-même et en Jésus nous rencontrons Dieu.
Un Bon Samaritain contemporain et ses chevaliers
Lorsque je réfléchie sur les façons dont cette parabole s’est manifestée au cours de l’histoire, je ne peux m’empêcher de songer au Vénérable Serviteur de Dieu, Père Michael McGivney, un curé de paroisse qui vivait au 19ème siècle en Amérique. Il pourvoyait aux besoins de son troupeau avec une compassion rappelant celle du Christ. Le Père McGivney avait connu la pauvreté matérielle et spirituelle de tant de membres de la communauté catholique de son vivant, et avait compris que l’engagement à pourvoir aux besoins des frères et sœurs nécessiteux faisait partie de al vocation laïque. Il savait que ce n’était pas uniquement les prêtres et les religieux qui ont une vocation, mais que chaque Chrétien est appelé par le Christ à mettre en œuvre une mission particulière dans l’Église. Il cédât un leg durable en fondant et en établissant l’organisation laïque fraternelle des Chevaliers de Colomb, qui compte présentement environs 1.8 millions de membres dans le monde entier (cf. www.kofc.org). Le 14 août, 1890, le Père McGivney, alors prêtre du Diocèse de Hartford (É.-U.) mourut au jeune âge de 38 ans.
Les Chevaliers de Colomb ne sont qu’une simple continuation de la parabole du Bon Samaritain au cours de l’histoire. Cet ordre fraternel se spécialise dans la formation d’autres Bons Samaritains de notre temps. Comme le Bon Samaritain, le zèle de Jésus pour servir les malades et les personnes souffrantes était une inspiration au Père McGivney qui, en tant que prêtre, cherchait à être un signe vivant du Christ pour les gens qu’il servait.
À travers l’histoire, l’abbé McGivney et ses frères Chevaliers ont soigné les blessures de ceux qu’ils avaient croisés le long des marges au cours de l’histoire, et qui ont aidé ces derniers à recouvrer leur santé et leur force. En ce faisant, il imitent le Christ, qui est venu afin que nous puissions avoir la vie en abondance.
« Nulle part ailleurs que dans notre charité envers notre prochain, le visage de notre Eglise n’est plus attirant, » écrivait le Chevalier Suprême Carl Anderson. « Chaque rencontre d’une personne nécessiteuse est une opportunité pour créer une civilisation d’amour, une personne, en acte à la foi.»
Prière pour la canonisation de l’abbé Michael J. McGivney
De nombreux lecteurs de cette colonne hebdomadaire vivent dans des parties du monde où les Chevaliers de Colomb sont absents. Pourtant, le simple fait de savoir qu’ils existent dans l’Église et dans un monde est cause de joie et d’action de grâce. Ils actualisent l’histoire magnifique de l’Évangile d’aujourd’hui. Je vous encourage d’invoquer le Père McGivney et de lui demander de vous aider a devenir un/une bon/-ne Samaritain/e à l’égard toutes les personnes qui vous entourent. Priez pour avoir le courage de venir en aide en dépassant les limites, pour avoir l’audace de vous salir les mains en tendant la main aux marginalisés, et pour avoir la grâce et la consolation afin de reconnaître le visage de Jésus dans les visages que vous servez.
« Dieu, notre Père, protecteur des pauvres, et défenseur de la veuve et de l’orphelin, vous avez appelé le prêtre, Père Michael J. McGivney, à être un apôtre de la vie familiale chrétienne, et de guider les jeunes au service généreux de leur prochain.
À travers l’exemple de sa vie et de ses vertus, aidez-nous à suivre étroitement l’exemple de votre Fils, Jésus Christ, en accomplissant le commandement de la charité et de la construction de son Corps, qui est l’Église. Que l’inspiration de votre serviteur nous incite à avoir une plus grande confiance en votre amour afin que nous puissions poursuivre son travail, en servant les personnes nécessiteuses et les personnes marginalisées.
Nous vous conjurons humblement de glorifier votre serviteur, Père Michael J. McGivney sur la Terre selon le dessein de votre volonté divine.
Par son intercession, donnez la faveur que je vous demande (présentez votre demande personnelle).
En Christ notre Seigneur. Amen. »
« Paroles faites chair, volume 3, année C » sera publié par la Conférence des Evêques catholiques du Canada dans le courant de l’année 2013.  Il est toujours possible de commander votre exemplaire de « Paroles faites chair, volume 2, année B », pour cela visitez notre boutique sur le site seletlumieretv.org/boutique. Pour recevoir le recueil de l’année C, veuillez-vous inscrire sur notre lettre d’infos qui vous annoncera la sortie de ces réflexions sur l’Année C. seletlumieretv.org/sabonner
Catégories:


À lire aussi

SUPPORT LABEL

Receive our newsletters
Stay Connected
Receive our newsletters
Stay Connected
FR | CH
Copyright © 2025 Salt and Light Catholic Media Foundation
Registered Charity # 88523 6000 RR0001