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L’ombre de Pierre, le toucher de Thomas

P. Thomas Rosica

Tuesday, April 2, 2013

2_blog_1364925376Réflexion pour le deuxième Dimanche de Pâques année C ou Dimanche de la divine providence
La première lecture de ce dimanche, tirée des Actes des Apôtres (5,12-16), nous offre un aperçu de la communauté chrétienne primitive à Jérusalem. Luc a déjà mentionné la croissance rapide de l’église primitive (2,41. 47 ; 4,4; 6,1 ; 9,31). Dans la lecture d’aujourd’hui, il veut ajouter le fait qu’un grand nombre de femmes ainsi que des hommes ont été baptisés et sont devenus disciples (5,14). Signes et prodiges sont les résultats visibles de quelques cadeaux de l’Esprit comme « le travail des miracles » et les « actions du pouvoir » (I Corinthiens 12, 9-28). Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui sont chargés d’enseigner, puis ceux qui font des miracles, ceux qui ont le don de guérir, ceux qui ont la charge d’assister leurs frères ou de les guider, ceux qui disent des paroles mystérieuses.
Une image puissante de Pierre nous est présentée (vv 15-16): «On allait jusqu’à sortir les malades sur les places, en les mettant sur des lits et des brancards : ainsi, quand Pierre passerait, il toucherait l’un ou l’autre de son ombre. Et même, une foule venue des villages voisins de Jérusalem amenait des gens malades ou tourmentés par des esprits mauvais. Et tous, ils étaient guéris. »
L’ombre de Pierre
J’ai toujours été ému par l’image de « l’ombre de Pierre » planant au-dessus des malades et des affligés. Les personnes qui passaient sous l’ombre de Pierre étaient guéries, non par l’ombre de Pierre, mais par la puissance de Dieu qui était à l’œuvre à travers Pierre. Ces miracles de guérison attiraient les personnes de l’église primitive et les confirmaient dans la véracité des enseignements des apôtres et le fait que la puissance de Dieu était avec eux. Nous apprenons aussi que les chefs religieux qui étaient jaloux du pouvoir et de l’autorité de Jésus voyaient les apôtres comme une menace et exigeaient d’être respectés pour eux-mêmes. Les apôtres n’exigeaient pas de respect pour eux-mêmes. Leur but était d’apporter le respect et la révérence à Dieu. Les apôtres ont acquis le respect du peuple, non parce qu’ils l’exigeaient mais parce qu’ils le méritaient.
Le pape Benoît XVI parmi nous
Pendant que je réfléchis à la première lecture de ce jour, il me vient à l’esprit les images puissantes du pape Benoît XVI tandis qu’il marchait parmi les centaines de milliers de personnes durant sa visite apostolique aux États-Unis, il y a deux ans ce mois-ci. L’authentique berger, qui modèle sa vie sur Jésus, doit aimer le peuple qui lui fait confiance et imiter Jésus. Le Pape a fait cela de très belle manière.
Depuis quelques semaines, le monde est témoin du fléau et de la douleur des abus sexuels de mineurs et de personnes vulnérables dans plusieurs pays d’Europe. L’abus est diabolique, dévastateur, péché. Une petite partie de prêtres et de religieux, qui ont promis de protéger, défendre et aimer les enfants ont apporté la disgrâce sur l’Église et sur la société. Quelques personnes ont essayé de blâmer Benoît XV pour son inaction, son comportement secret et sa malhonnêteté flagrante au sujet des abus sexuels sur des mineurs. Un tel blâme est injuste, inacceptable et extrêmement dangereux pour l’Église, les victimes et la société en général.
Je me rappelle de la visite de Benoît XVI aux États-Unis avec une grande émotion et une profonde gratitude. Pendant cette visite, l’ombre de Pierre a plané sur l’Amérique et, de la même manière, partout où ce pape s’est rendu durant ces cinq dernières années. Et cette ombre, qui est le geste de guérison de Dieu, nous couvre de sa miséricorde, guérissant et apportant la paix. Lorsque le pape Benoît XVI a marché parmi nous, il a fait plus qu’interagir avec nous. Il s’est lié à nous. Il a remué les multitudes. Il a montré un courage, une sagesse et une compassion remarquables.
Les médias n’ont pas manqué la profonde signification de la rencontre privée et émouvante du Saint-Père à l’ambassade du Vatican à Washington avec des victimes d’abus sexuels du clergé. Le Pape n’a pas eu peur alors et continue encore aujourd’hui, d’entrer dans la souffrance, la confusion, la tristesse et l’horreur diabolique de cette crise. Il laisse les gens savoir qu’il a écouté et compris et le Pape continuera d’agir ainsi pour qu’un tel désastre ne se reproduise plus jamais.
“Ubi Petrus ibi ecclesia »
Une vieille expression latine, utilisée pour la première fois par saint Ambroise au IVe siècle, m’est venue à l’esprit en avril 2008, pendant plusieurs moments de cette visite historique du pape aux États-Unis: « Ubi Petrus ibi ecclésia » dont voici la traduction: « Partout où est Pierre, l’Église est présente. » Pierre était aux États-Unis il y a deux ans, et son doux sourire et sa sérénité évidente ont enflammé une nation, une église et un continent avec espérance au milieu du cynisme, du désespoir et de nombreuses personnes qui aimeraient hâter la mort d’une église qui est vivante et jeune. Seuls le temps, la réflexion et la prière révéleront si la guérison d’il y a deux ans portera du fruit pour l’Église en Amérique du Nord.
Une chose est sûre: à travers le pape Benoît XVI, l’ombre de Pierre est passée sur des millions de personnes en Amérique en 2008 et continue de passer sur des millions de par le monde depuis ce jour, spécialement sur ceux qui sont blessés et frappés par les actions diaboliques des abus sexuels sur des enfants. N’oublions jamais qu’en la personne de Benoît XVI, « Pierre est parmi nous ».
Le toucher de Thomas
Le récit de la résurrection de Jean (chapitres 20-21) est une série de rencontres entre Jésus et ceux qui le suivent et qui ont diverses des réactions de foi. Que ces rencontres soient avec Simon Pierre et le disciple bien-aimé, Marie-Madeleine, les disciples ou Thomas, le scénario entier nous rappelle qu’au niveau des croyances, il y a différents degrés de lectures et de facteurs différents qui pousse les gens à croire, à avoir la foi et les aident en retour à témoigner et enseigner.
Le récit de Jean et de Thomas (Jean 20, 19-31) retrace la première apparition après la résurrection de Jésus et nous fournit une expérience archétype du doute, du combat et de la foi. On trouve dans ce récit l’expérience de tout chrétien: croire sans avoir vu. Dans ce passage de l’évangile, nous avons une histoire à l’intérieur d’une histoire : la résolution des doutes de Thomas lors de l’apparition de Jésus pour rassurer les disciples apeurés. Thomas ne croit seulement lorsqu’il entend l’appel du Seigneur à croire.
Thomas n’est pas l’éternel sceptique, ni l’entêté que la tradition chrétienne a souvent dépeint. Le dictionnaire grec traduit le mot « skepsis » par doute, suspicion, hésitation, et incroyance. « Thomas, celui qui doute, a pu faire ce que nous aimerions tous faire. Il a été autorisé à toucher et a « expérimenté » quelque chose d’impossible humainement. Pour nous, c’est plus difficile. Nous avons besoin de commencer avec foi et puis toucher notre chemin aveuglément jusqu’au cœur de nos vies.
Même si nous savons peu de choses au sujet de Thomas, sa famille et sa destinée, nous avons une importante allusion sur son identité dans l’etymologie de son prénom en grec: Thomas (Didymous en grec) signifie « jumeau ». Qui était l’autre moitié de Thomas, son jumeau? Peut-être pouvons-nous voir son jumeau en regardant dans le miroir. L’autre moitié de Thomas c’est toute personne qui s’est battu contre la douleur de l’incroyance, du doute et du désespoir, et a laissé la place au Seigneur ressuscité pour faire la différence. Lorsque cela arrive, la glace du scepticisme fond. Thomas et son jumeau partout dans le monde risquent toute chose en Jésus et pour Jésus et deviennent sources de bénédictions pour les autres, malgré leurs doutes et leur désespoir et à cause de leurs doutes et leur désespoir.
Le sens du dimanche de la miséricorde divine
Le dimanche de la miséricorde divine n’est pas une nouvelle fête en l’honneur des révélations de sainte Faustina Kowalska (1905-1938). En fait ce n’est pas du tout à cause de sainte Faustina ! Cette fête vient d’une ancienne tradition liturgique, émanant d’un enseignement de saint Augustin au sujet de l’Octave de Pâques appelé « les jours de miséricorde et de pardon », et l’octave lui-même « le compendium des jours de miséricorde ». Il n’est pas nécessaire de «forcer » le lien entre la miséricorde divine et le récit évangélique de Thomas et Jésus ressuscité. La célébration du dimanche de la miséricorde divine n’entre pas en competition avec, ni ne remet en cause l’intégrité du temps pascal, ni n’enlève la rencontre extraordinaire de Thomas avec le Seigneur ressuscité dans l’évangile d’aujourd’hui. Le dimanche de la miséricorde divine est le huitième jour de Pâques, célèbre l’amour miséricordieux de Dieu et illumine le triduum et le mystère pascal.
Lors de la canonisation de sainte Faustina le 30 avril 2000, le pape Jean-Paul II a dit dans son homélie devant plus de 200 000 personnes sur la place St Pierre: « Jésus montre ses mains et son côté (aux apôtres). Il pointe ce que sont les plaies de la Passion, spécialement la plaie de son cœur, la source d’où jaillit l’immense flot de miséricorde versée pour l’humanité. »
Il y a plusieurs années, quand j’avais des difficultés à voir les liens internes entre le deuxième dimanche de Pâques, mon saint patron, Thomas l’apôtre, et les révélations de Sr Faustina, je suis tombé sur la citation de saint Bernard (Cantique 61, 4-5: PL 183, 1072): « Ce que je ne peux pas obtenir par moi-même, je me l’approprie (usurpe!) avec confiance du côté transpercé du Seigneur, parce qu’il est plein de miséricorde. » La rencontre de Thomas avec le Seigneur ressuscité m’a donné une toute nouvelle perspective sur la signification de la miséricorde. Puis j’ai compris le sens de cette journée. Nous avons besoin maintenant plus que jamais dans l’Église et dans le monde de miséricorde.
La miséricorde dans la miséricorde dans la miséricorde
Le nouvel évêque de Saskatoon et plus récent ordonné à l’épiscopat au Canada, Mgr Donald Bolen, a été ordonné le 25 mars 2010. Prêtre de l’archidiocèse de Régina, dans l’Ouest Canadien, et ancien membre du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens au Vatican, il a choisi comme devise épiscopale « La miséricorde dans la miséricorde dans la miséricorde. » La citation est tirée de l’ouvrage de Thomas Merton de 1953 « Le signe de Jonas », dans lequel Merton dit à Dieu : « J’ai toujours protégé de mon ombre Jonas avec ma miséricorde… N’as-tu pas reçu un signe de moi, Jonas mon enfant? Miséricorde dans la miséricorde dans la miséricorde. »
Lors de son ordination, en la fête de l’Annonciation cette année, Mgr Bolen a dit: « La parole que Marie a accueilli par son « Fiat », la parole qui se donne complètement à nous, même au-delà de la mort, mais que la mort ne peut contenir: ce que cette parole dit c’est Miséricorde dans la miséricorde dans la miséricorde. Si jamais il n’y avait qu’une seule devise épiscopale qui résume la vie d’un évêque, c’est cette devise d’un jeune évêque remarquable et leader de l’Église canadienne qui a pour modèle la miséricorde à haute dose!
Alors que nous continuons d’être embrasés par la Résurrection du Seigneur, ne cessons pas de prier pour que l’ombre de Pierre guérisse et couvre de sa paix l’Église, et supplions le Seigneur pour que nos vies soient ancrées de la miséricorde dans la miséricorde dans la miséricorde.
« Paroles faites chair, volume 3, année C » sera publié par la Conférence des Evêques catholiques du Canada dans le courant de l’année 2013.  Il est toujours possible de commander votre exemplaire de « Paroles faites chair, volume 2, année B », pour cela visitez notre boutique sur le site seletlumieretv.org/boutique. Pour recevoir le recueil de l’année C, veuillez-vous inscrire sur notre lettre d’infos qui vous annoncera la sortie de ces réflexions sur l’Année C. seletlumieretv.org/sabonner


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