Le pape Léon XIV ! La réalité pleine d'espérance d'un nouveau Souverain Pontife commence à s'installer. Plus je le vois, plus je l'entends parler (même dans sa langue maternelle, l'anglais !), et plus je lis son nom, plus cette nouvelle ère de la vie de l'Église me semble familière.
Qu'est-ce qu'un nom ? Lorsqu'un nouveau pape choisit un nom qui a déjà été utilisé, c'est généralement pour mettre en avant certains de ses prédécesseurs ou d'autres personnages historiques, afin de rappeler l'importance de leur héritage dans le présent.
Par exemple, en 2005, Benoît XVI a choisi son nom pour honorer à la fois saint Benoît de Nursie, le père du monachisme occidental. Le pape Benoît XV, qui s'est opposé à la popularité en appelant à la paix pendant la Première Guerre mondiale. Dans un nouveau siècle marqué par un sécularisme plus dominant en Occident et un choc croissant des civilisations mondialisées, Le pape Benoît XVI s'est attaché à la formation d’une Église européenne plus petite et plus fidèle qui proclame librement la paix du Christ.
Lorsque le pape François a choisi son nom, il a indiqué que son pontificat sera marqué par un appel à une relation renouvelée avec notre maison commune et toutes les créatures qui y vivent, ainsi qu'à une fraternité renouvelée entre les nations, les peuples et les personnes. Il a nommé ses deux encycliques sociales phares, Laudato Si' et Fratelli Tutti, d'après des prières poétiques du grand mystique d'Assise.
En ce qui concerne le pape Léon XIV, il a explicitement mentionné le dernier prédécesseur à porter ce nom, Léon XIII (1878-1903). Voici quelques exemples antérieurs qui méritent d'être soulignés avant :
Léon III (795-816) est peut-être le plus connu pour ses relations diplomatiques avec le Souverain franc Charlemagne. Ce dialogue s'est avéré mutuellement bénéfique, en particulier lorsque Léon a couronné Charlemagne comme premier empereur romain d'Occident en trois siècles, le jour de Noël, en l'an 800 de notre ère. Il a été canonisé par le pape Clément XI en 1673.
Léon IX (1049-1054) fut un Pape réformateur qui renouvela l'exigence du célibat des clercs et éradiqua la simonie (vente de services ecclésiastiques), et d'autres formes de corruption. Cependant, son pontificat a été marqué par un affaiblissement des relations avec l'Église d'Orient, ce qui a conduit au Grand Schisme d'Occident au cours de la dernière année de son règne. Il a été canonisé 28 ans plus tard, en 1082 par le pape Grégoire VII.
Le Pape le plus important de cette « liste de Léons » est sans aucun doute saint Léon 1er (440-461), père latin et docteur de l'Église. Il fut le premier Pape à recevoir officiellement le titre de « Grand », suivi par saint Grégoire et saint Nicolas. La contribution la plus durable de saint Léon le Grand a été la doctrine de Jésus le Fils de Dieu : il a écrit de manière convaincante sur l'union dans la distinction des natures divine et humaine du Christ. Cette doctrine, appelée plus tard « union hypostatique », a été affirmée lors du concile de Chalcédoine en 451 et continue d'être la norme de la foi catholique jusqu'à aujourd'hui. La reconnaissance de sa sainteté est antérieure au processus officiel de canonisation, mais il est nommé docteur de l'unité de l'Église par le pape Benoît XIV en 1754.
Le pontificat extraordinairement long de 25 ans du pape Léon XIII a immédiatement suivi le pontificat encore plus long de 32 ans du bienheureux Pie IX. Au cours de son règne, il a promulgué des règles pour une musique plus simple et plus traditionnelle dans la liturgie, a entamé des relations plus constructives avec la nouvelle République italienne et a même composé la célèbre prière de Saint-Michel ! Il est peut-être mieux connu comme le père de l'enseignement social catholique moderne, qui commence officiellement avec son encyclique Rerum Novarum de 1891. Le 15 mai dernier était le 134e anniversaire de sa promulgation !
Cela nous amène au choix du nom du pape Léon XIV : Dans son discours au Collège des cardinaux lors de son élection, notre nouveau Pape a expliqué qu'il l'avait choisi
Principalement parce que le Pape Léon XIII, avec l'encyclique historique Rerum novarum, a abordé la question sociale dans le contexte de la première grande révolution industrielle ; et aujourd'hui l'Église offre à tous son héritage de doctrine sociale pour répondre à une autre révolution industrielle et aux développements de l'intelligence artificielle, qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail.
Je reviendrai sur Rerum Novarum dans un autre article de blog.
Surveillez notre blogue, et visitez https://slmedia.org/fr/pape, pour notre dernière couverture de cette quatorzième papauté léonine.