Le pape François a poursuivi son cycle de catéchèse sur « Jésus-Christ notre espérance », dans le cadre du
Jubilé 2025. Cette semaine, il a réfléchi au mystère de la Présentation du Seigneur et à la manière dont Marie et Joseph ont obéi « à la Loi du Seigneur et [...] à toutes ses prescriptions ».
Lisez ci-dessous le texte préparé de sa catéchèse.
Chers frères et sœurs, bonjour!
Aujourd’hui, nous contemplons la beauté de «Jésus-Christ, notre espérance» (1 Tm 1, 1) dans le mystère de sa Présentation au Temple.
Dans les récits de l’enfance de Jésus, l’évangéliste Luc nous montre l’obéissance de Marie et de Joseph à la Loi du Seigneur et à toutes ses prescriptions. En réalité, en Israël, l’obligation de présenter l’enfant au Temple n’existait pas, mais ceux qui vivaient dans l’écoute de la Parole du Seigneur et qui souhaitaient s’y conformer considéraient cette pratique comme précieuse. C’est ce qu’avait fait Anne, mère du prophète Samuel, qui était stérile; Dieu écouta sa parole et, après avoir eu son fils, elle l’amena au Temple et le consacra pour toujours au Seigneur (cf. 1 Sam 1, 24-28).
Luc raconte donc le premier acte du culte de Jésus, célébré dans la ville sainte, Jérusalem, qui sera le but de l’ensemble de son ministère itinérant à partir du moment où il prendra la ferme décision de s’y rendre (cf. Lc 9, 51), allant vers l’accomplissement de sa mission.
Marie et Joseph ne se limitent pas à inscrire Jésus dans une histoire de famille, de peuple, d’alliance avec le Seigneur Dieu. Ils prennent soin de lui et de sa croissance, et ils l’introduisent à l’atmosphère de la foi et du culte. Et eux-mêmes grandissent progressivement dans la compréhension d’une vocation qui les dépasse de loin.
Dans le Temple, qui est une «maison de prière» (Lc 19, 46), l’Esprit Saint parle au cœur d’un homme âgé: Syméon, un membre du Peuple saint de Dieu préparé à l’attente et l’espérance, qui nourrit le désir de l’accomplissement des promesses faites par Dieu à Israël à travers les prophètes. Syméon perçoit la présence de l’Oint du Seigneur dans le Temple, voit la lumière qui resplendit au milieu des peuples plongés «dans les ténèbres» (cf. Is 9, 1) et va à la rencontre de cet enfant qui, comme le prophétise Isaïe, «nous est né», c’est le fils qui «nous a été donné», le «Prince-de-paix» (Is 9, 5). Syméon embrasse cet enfant qui, petit et sans défense, repose dans ses bras; mais c’est lui, en réalité, qui trouve la consolation et la plénitude de son existence en le serrant contre lui. Il l’exprime dans un cantique rempli d’une reconnaissance empreinte d’émotion, qui dans l’Eglise est devenu la prière au terme de la journée:
«Maintenant, Souverain Maître, tu peux,
selon ta parole, laisser ton serviteur s’en aller en paix;
car mes yeux ont vu ton salut,
que tu as préparé à la face de tous les peuples,
lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël» (Lc 2, 29-32).
Syméon chante la joie de ceux qui ont vu, ceux qui ont reconnu et peuvent transmettre aux autres la rencontre avec le Sauveur d’Israël et des nations. Il est témoin de la foi, qu’il reçoit en don et qu’il communique aux autres; il est témoin de l’espérance qui ne déçoit pas; il est témoin de l’amour de Dieu, qui remplit de joie et de paix le cœur de l’homme. Comblé par cette consolation spirituelle, le vieux Syméon voit la mort non pas comme une fin, mais comme un accomplissement, comme une plénitude, il l’attend comme une «sœur» qui n’anéantit pas, mais qui introduit dans la véritable vie, dont il a eu un avant-goût et en laquelle il croit.
Ce jour-là, Syméon n’est pas le seul à voir le salut qui s’est fait chair dans l’enfant Jésus. C’est ce qui arrive aussi à Anne, femme de plus de 80 ans, veuve, qui se dédie entièrement au service du Temple et qui se consacre à la prière. A la vue de l’enfant, en effet, Anne célèbre le Dieu d’Israël, qui précisément à travers cet enfant a racheté son peuple, et elle le raconte aux autres, en diffusant avec générosité la parole prophétique. Le chant de la rédemption de deux personnes âgées libère ainsi l’annonce du Jubilé pour tout le peuple et le monde. Dans le Temple de Jérusalem, l’espérance se ravive dans les cœurs car Jésus Christ, notre espérance, y a fait son entrée.
Chers frères et sœurs, imitons nous aussi Syméon et Anne, ces «pèlerins d’espérance» qui ont des yeux limpides capables de voir au-delà des apparences, qui savent «flairer» la présence de Dieu à travers l’enfant, qui savent accueillir avec joie la visite de Dieu et raviver l’espérance dans le cœur des frères et des sœurs.
Texte reproduit avec l'aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana
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